Archive for janvier, 2013

La jeunesse de Picsou par Don Rosa (Édition Glénat)

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Voilà, je viens de terminer ce monument de la BD avec un plaisir fou de lecture.

Après l’intégrale Carl Barks (le créateur du personnage de Picsou, le grand maitre de cette célèbre famille de canards de l’univers Disney), les éditions Glénat nous propose pour la première fois en librairie, une intégrale d’un autre grand nom des comics Disney : Keno Don Rosa.

Le premier volume nous propose la série en 12 épisodes The Life and Times of Scrooge McDuck (La jeunesse de Picsou dans son titre français), la série, écrite en 1992, qui a permit à Don Rosa de remporter le prestigieux Eisner Award de la meilleure série à suivre en 1995 ( c’est grosso modo l’Oscar ou César de la BD).

Cette série nous raconte comment le jeune Balthazar McPicsou, alors âgé de 13 ans et issu d’une famille pauvre, quitte son Écosse natale pour tenter de faire fortune en Amérique puis à travers le monde. Les 12 épisodes couvrent la période 1877 à 1947, date à laquelle Barks, le créateur du personnage, mets en scène pour la premiere fois dans un comic Disney, le Picsou que tout le monde connait.

Don Rosa fait montre ici d’un grand talent mais aussi d’une incroyable passion pour l’œuvre de Barks, son maître, à qui il n’oublie jamais de rendre hommage grâce à un D.U.C.K. (Dedicated to Unca Carl from Keno) caché au milieu d’une case. Patiemment, Rosa a recueilli toutes les références au passé qui étaient disséminées dans les écrits de Barks, pour bâtir une saga aussi riche que respectueuse de la continuité établie par Carl Barks.

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Ma rencontre avec l’auteur : Don Rosa en dédicace au Comics Festival de Lille 2011

Au final, Don Rosa nous propose une œuvre majeure, un exploit technique absolu doublé d’une virtuosité incroyable pour faire passer des émotions incroyablement humaines, sans négliger l’humour et l’aventure épique. L’évolution du personnage est magistrale au travers de faits historiques réels, de rencontres, de nombreux échecs et drames jusqu’à l’aboutissement de son rêve après des années d’efforts, de persévérance et de sacrifices. Bien que la mélancolie soit présente, tout passe en finesse, sans effets larmoyants et même avec une rare poésie.

Chaque chapitre de cette fabuleuse histoire est agrémenté d’un petit article écrit par Don Rosa lui même (en exclusivité pour cette édition française !) qui revient sur le contexte d’écriture , sur ses recherches, ses choix et autres anecdotes extrêmement intéressantes qui nous fait pleinement prendre conscience de la somme de travail que cela a nécessité pour parfaire ces histoires.

Le travail éditorial est conforme à celui effectué sur les intégrales de Carl Barks : des fiches détaillées sur les différentes éditions internationales et françaises de chaque chapitre. La solution des D.U.C.K. est également fournie. Et enfin, l’arbre généalogique des Duck est présent deux fois, dont une sous forme de grand poster.

Pour l’occasion, l’œuvre a été re-colorisée, des couleurs plus réalistes qui conviennent à merveille au dessin ultra détaillé de Don Rosa mais également à son scenario puisque de réels faits historiques parsèment la destinée du personnage. Certes sur ce point, les nostalgiques qui ont connut cette série avec la première édition en kiosque en France en 1997 seront peut-être un peu déçu par cette nouvelle mise en couleurs qui dénatureront un peu leur souvenir de leur « première fois », mais je trouve qu’elle a été plutôt bien pensée dans l’ensemble.

Bref même pour ceux qui pensent que les histoires de canards Disney ne valent pas la peine de s’y intéresser (vive les préjugés), les qualités indéniables de cette épopée ne peuvent échapper à personne (sauf mauvaise foi particulièrement aiguisée).

The Life and Times of Scrooge McDuck (La jeunesse de Picsou) est une œuvre à lire qu’on soit ou non fan de l’univers Disney. Si on connait l’œuvre de Barks c’est un plus indéniable car Rosa nous fait entrer alors dans un jeu de reconstitution, mais il n’est pas obligé de connaitre Barks pour apprécier cette série tant Rosa fait montre de virtuosité dans son dessin comme dans la structure de son histoire.

A noter que Glénat a prévu une collection en 7 volumes pour l’œuvre de Rosa (le volume 2 sera consacré aux épisodes annexes de la jeunesse de Piscou) et que le même éditeur sort actuellement l’œuvre du grand maitre Carls Barks, « l’homme aux canards », en 27 volumes dont 10 sont actuellement sorties. Ci-dessous quelques uns des premiers volumes.

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Denjin Zaborgar

Denjin Zaborger (電人ザボーガー Denjin Zabōgā traduit aussi sous le nom Electroid Zaborger 7) est à la base une série du genre Tokusatsu (du style Spectreman, X-OR, Bioman, Kamen Rider, etc…) qui a hanté les petits écrans japonnais pendant 52 épisodes en 1974.

Ce fut la dernière série de la P Productions dans les années 70 après les plus célèbres Spectreman (1971) et Kaiketsu Lion-Maru (1972) entres autres choses.

Pour les connaisseurs, le rôle principal, Daimon Yutaka, était tenu par Akira Yamaguchi, qui tenait, un an auparavant le rôle de Joji Yuki/Riderman dans l’excellent Kamen Rider V3 (mode auto PUB « on » _ sous-titrée en français par Henshin No Densetsu, ma team de fansub _ mode auto PUB « off »).

Voici un des génériques pour vous donner une idée :

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Pour plus d’info (en français) sur la série de 1974, je vous conseille cet article sur ArtsLivres qui propose un review assez complet pour une série si méconnue.

Si j’en parle aujourd’hui, c’est qu’un remake a été fait en 2011 au japon et est sortie en France sous le nom de Karate-Robo Zaborgar le 4 décembre 2012 en Bluray/DVD chez l’editeur Elephant films… que je me suis procuré en toute hâte, en bon fan de tokusatsu.

Ce remake, on le doit à Noboru Iguchi, connu pour The Machine Girl et RoboGeisha entre autres joyeusetés frappadingues comico-SF-sexy-gore de la collection Sushi Typhoon.

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le synopsis reste simple : Suite au décès de son père, l’officier de police Daimon Yutaka hérite d’un puissant robot guerrier nommé Zaborgar, expert en arts martiaux et ayant le pouvoir de se transformer en moto. Les deux justiciers vont dès lors devoir se confronter à Sigma, une organisation démoniaque.

Nous avons droit avec ce film à un Noboru Iguchi en apparence plus sage par rapport a ses films précédents. Ici de réelles qualités cinématographiques qu’on ne connaissait pas chez ce réalisateur qui nous offre un scope rutilant, des effets spéciaux réussis et même une série de plans d’une beauté redoutable. Zaborgar a de la classe c’est indéniable. Noboru Iguchi s’amuse avec le genre tokusatsu, ses clichés, son coté « nanard », l’aspect « surjoué » parfois, bref le coté Kitch indissociable de ces séries des années 70. Une bonne dose de bons sentiments, d’honneur typiquement japonais marque les personnages du film comme dans tout bon tokusatsu. Nous avons même carrément droit au générique de la série, modernisé certes, mais conforme aussi bien visuellement que musicalement.

La fidélité au support d’origine est au rendez-vous, tout les personnages sont là, avec plus ou moins les mêmes traits de caractères. L’organisation SIGMA est celle qu’on a pu voir dans la série de 1974, avec les mêmes protagonistes, mêmes apparences physiques et looks. (avec une méconnaissable Mami Yamasaki, Shizuka dans GôGô Sentaï Boukenger, dans le rôle de Miss Borg ). Les gadgets du robot aussi ridicules qu’ils soient pour certains, sont tous présents dans ce film avec toute la palette des monstres de la série, mention spéciale au bulldog camion dont j’ai oublié le nom :p .

Toutefois, le réalisateur n’oublie pas ses racines et ne peut s’empêcher d’y mettre sa marque, sa folie typique des productions Sushi Typhoon. Si cette fois, il renonce aux sanglantes giclées et orgies gores, il n’abandonne pas pour autant ses compulsives obsessions: nichons lance missiles à gogo, paire de miches dinosaures, robots coquins et l’humour tranchant. Bref, ce film est au final un bel hommage à la série, faussement sage, qui cache sous une nappage sucre cheap tout droit sorti des 70’s une substance plus acide.

Sans doute le film de Sushi Typhoon le plus accessible pour le grand publique, qui plaitra à la fois aux amateurs de Tokusatsu et aux fans des productions Sushi Typhoon « classiques ».

Un des trailers du film :

Ainsi qu’un petit montage de quelques scènes de la première partie du film avec la musique du générique:

Au niveau de l’edition française, Elephant films met les petits plats dans les grands avec un coffret DVD + Bluray coiffé d’un sur-étui cartonné. En plus des deux disques, vous trouverez un excellent livret de 12 pages. Niveau image, avantage bien sûr du côté Bluray avec une HD superbement définie et colorée. Toutefois, le DVD n’est pas en reste. Les deux galettes proposent des pistes audio Japonaise et Française 5,1 (DTS pour le Bluray, Dolby digital pour le DVD) et des sous titres français. Les 60 minutes de bonus se trouvent, elles, sur le DVD. Vous aurez droit à 13 épisodes de la mini série « promo » assez drôle il faut le dire, un making off, une flopée de trailers, un teaser et un karaoké du générique nous permettant de découvrir aussi des aperçus de la série de 1974.
Bref une bien belle édition comme on aimerait en voir plus souvent.

 

 
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