La Bombe (Alcante, Bollée, Rodier)
L’incroyable histoire vraie de l’arme la plus effroyable jamais créée.
Le 6 août 1945, une bombe atomique ravage Hiroshima. Des dizaines de milliers de personnes sont instantanément pulvérisées. Et le monde entier découvre, horrifié, l’existence de la bombe atomique, première arme de destruction massive. Mais dans quel contexte, comment et par qui cet instrument de mort a-t-il pu être développé ?
Véritable saga de 450 pages, ce roman graphique raconte les coulisses et les personnages-clés de cet événement historique qui, en 2020, commémore son 75e anniversaire. Des mines d’uranium du Katanga jusqu’au Japon, en passant par l’Allemagne, la Norvège, l’URSS et le Nouveau-Mexique, c’est une succession de faits incroyables mais vrais qui se sont ainsi déroulés.
Tous ceux-ci sont ici racontés à hauteur d’hommes : qu’ils soient décideurs politiques (Roosevelt, Truman), scientifiques passés à la postérité (Einstein, Oppenheimer, Fermi…) ou acteurs majeurs demeurés méconnus, tels Leó Szilàrd (le personnage principal de cet album, un scientifique qui remua ciel et terre pour que les USA développent la bombe, puis fit l’impossible pour qu’ils ne l’utilisent jamais), Ebb Cade (un ouvrier afro-américain auquel on injecta à son insu du plutonium pour en étudier l’effet sur la santé) ou Leslie Groves (le général qui dirigea d’une main de fer le Projet Manhattan) – sans oublier, bien sûr, les habitants et la ville d’Hiroshima, reconstituée dans La Bombe de manière authentique.Source : Site de l’éditeur Glénat
Extrêmement documenté mais avant tout passionnant, comparable en cela à la série TV Chernobyl, cet ouvrage s’impose déjà comme le livre de référence sur l’histoire de la bombe atomique.
Je viens d’achever la lecture de cet immense pavé que je trouve exceptionnel sur bien des points (C’est, entre autres choses, pour ça que je ressors de la naphtaline mon petit blog de geek).
Cet épais volume est sorti le 4 mars 2020, mais je me le suis procuré lors de la foire du livre de Bruxelles le 7 mars, jour où j’ai rencontré les auteurs et où j’ai pu discuté assez longuement avec les scénaristes Alcante et Bollée. J’ai commencé la lecture ce lundi 16 mars, pour l’achever aujourd’hui, vendredi 20 mars. (J’ai commencé doucement, mais les 2 derniers jours j’ai eu du mal à décrocher de ma lecture)
Ce qui impressionne de prime abord, c’est le graphisme impressionnant de réalisme et de détails de Rodier (qui a fait ces armes chez DC Comics sur Action Comics et Adventures of Superman) qui a du animer ici des personnages, ainsi que des lieux, des costumes, des engins de guerre, etc… ayant réellement existé. Le travail du noir et blanc, des ombres est fabuleux ! Et la vitesse d’exécution impose le respect (moins de 5 ans pour dessiner 450 pages, là ou certains auteurs de BDs arrivent difficilement à faire 44 pages en 1 an !)
Alcante, l’initiateur du projet avait ce sujet qui lui tenait à cœur et a su rendre cette histoire passionnante en évitant le coté scolaire du simple documentaire. C’est un projet extrêmement ambitieux, risqué (450 pages, en noir et blanc, qui s’attardent sur des détails techniques de physique nucléaire, et de détails historiques et politiques) et on sent pleinement son implication, ainsi que celles de ses co-auteurs (il s’est adjoint l’aide de Bollée, déjà connu pour la réalisation d’un fameux roman graphique sur la colonisation de l’Australie). Ils ont décortiqué ensemble, point par point, la lente chronologie qui précède le lancement de la première bombe atomique, imposant leur rythme, s’attardant sur des détails qui paraissent sur le coup peut-être secondaire, mais qui participent à l’atmosphère générale de l’histoire, de la tension palpable qui s’installe au fur et a mesure qu’on tourne les pages.
On ne sort pas indemne de cette lecture : on est bouleversé par les faits, on apprend énormément de choses sur ce qui a longtemps été caché au public. C’est très documenté sur le plan historique mais aussi scientifique. La rigueur est de mise ! Et le résultat est là : au-delà de l’aspect authentique des faits, de l’aspect documentaire, l’émotion est au rendez vous !
Je poste pour conclure une vidéo « making of » et une vidéo « trailer »proposées par l’éditeur.